SORCIERE
ET SABBAT :
de Jules Michelet, ce passage sur les sabbats :
« Représentez vous une grande lande … près d’un vieux dolmen
celtique … la sorcière y dresse son Satan, un
grand Satan de bois, noir et velu. Par les cornes et le bouc
qui était près de lui, il eût été Bacchus ; mais par les
attributs virils, c’était Pan et Priape
… Sa prêtresse est toujours la
vieille (titre d’honneur) … La fiancée du Diable … Le
service commence … puis vient le reniement à Jésus, l’hommage
au nouveau maître, le baiser féodal,
avec cette aggravation outrageante au reniement de l’ancien Dieu
« qu’on aime mieux le dos de Satan ».
A lui de sacrer sa prêtresse. Le dieu de bois l’accueille comme
autrefois Pan et Priape. Conformément à la forme païenne, elle se
donne à lui, siège un moment sur lui ; elle en reçoit le souffle,
l’âme, la vie, la fécondation simulée
… La vieille alors n’était plus vieille. Miracle de Satan. Elle
était femme encore, et désirable, confusément aimée »
(MICHJ) |